La journée passée au refuge aura été un choix judicieux, le lendemain, les averses se font beaucoup moins fréquentes.
La durée du trek s'explique en partie par le fait que chaque branche du W doit s'effectuer dans les deux sens. Les premières heures de marche, nous empruntons donc de nouveau le chemin déjà traversé deux jours auparavant. Pour éviter d'avoir à suivre une cadence infernale jusqu'à la fin du trek, nous décidons de ne pas effectuer la partie centrale du W.
Le seul inconvénient d'effectuer le trek en hiver, c'est qu'il faut s'arranger dès le début avec le chauffeur qui nous a emmené, pour fixer un lieu (administration ou entrée) et une date de rendez-vous. Les transferts entre Puerto Natales et Torres del Paine durant la basse saison sont "individualisés", il n'y a donc pas de bus quotidien. Dans notre cas, nous disposons encore de 3 jours pour rejoindre l'entrée du Parc.
La diversité des paysages, le changement quotidien d'environnement ou encore la faune nous feraient presque oublier l'attraction principale du Parc, les fameuses "Tours".
Et après quelques jours passés sur place, nous convenons que s'imaginer l'endroit uniquement par rapport aux Torres est plus que réducteur.
Ce fameux massif, ce serait plutôt la cerise sur le gâteau.
Une nouvelle nuit sous la tente, au refugio Los Cuernos avant de partir de bon matin à l'attaque de la dernière branche du W.
Petit déjeuner dans un univers majestueux. Les lacs et les montagnes entourent la butte sur laquelle nous cassons la croûte.
Pour couronner le tout, des condors volent en contrebas de notre emplacement.
La route se complique un peu aux abords de la dernière branche. Le chemin est de plus en plus enneigé.
Comme peu de monde utilise ces tracets durant l'hiver, il faut ouvrir la route, avec parfois de la neige jusqu'au genou.
Nous nous installons au refugio chileno, faute de pouvoir avancer beaucoup plus avec nos sacs, et une couche de neige de plus en plus épaisse.
Le dernier jour est déjà arrivé. Sixième jour à crapahuter à Torres del Paine. L'accès au mirador semble compromis, mais pour s'en assurer, il faut tenter de faire le chemin, pour partir sans le moindre regret. La neige est de plus en plus haute, le chemin n'est plus visible par endroits, solution de secours: suivre les traces des animaux dans la poudreuse.
On en vient parfois à s'enfoncer presque jusqu'à la taille.
Qu'à cela ne tienne, la vue des Torres del Paine au lever du soleil est un spectacle incroyable. Elle virent au rouge durant une bonne heure avant de reprendre une teinte plus "classique" au fur et à mesure que le jour avance.
L'accès au mirador est maintenant compètement bouché par la neige.
Peu importe, nous pouvons nous avouer heureux d'avoir un temps aussi exceptionnel le jour de notre arrivée aux Torres.
Il est temps de rebrousser chemin.
Retour au refugio chileno pour récupérer les affaires, avant d'entamer la descente vers le refugio Las Torres.
Derniers kilomètres de marche. Une route nous mène jusqu'à l'entrée du Parc.
À voir ces traces de puma, il se peut qu'un guanaco passe bientôt à la casserole (ou y soit déjà passé).
Une dernière traversée de rivière périlleuse, et les maisons des gardes occupant l'entrée du parc se dressent devant nous.
La fin d'un périple de 6 jours, avec quelques 90 km effectués, et la tête pleine d'images. Des conditons plus que favorables sur l'ensemble du trek. Et ultime luxe, le Parc rien que pour nous, ou presque (4 personnes croisées en 6 jours, toutes lors de l'ultime journée!).