Ce qui est frappant quand on arrive à Puyo, dans la forêt amazonienne, c'est le climat qui n'a pas grand chose à voir avec les villes précédentes.
Il y fait plus chaud, et surtout, beaucoup plus humide.
Bref, bienvenue en Amazonie.
La ville de Puyo paraît un peu vieillote, surtout quand on arrive de Cuenca.
Le climat y est peut-être pour quelque chose, toujours est-il qu'ici, on doit parfois prendre son mal en patience. Les gens sont plus que "tranquilles", et il n'est pas rare de devoir attendre vingt minutes pour obtenir un café...
Le lendemain, je pars à la découverte des singes au "Paseo de los monos", à quelques kilomètres de la ville.
On arrive dans une propriété, perdue dans la forêt, et autour de la maison, des singes, une tonne de singes!
Ce n'est pas une maison bleue adossée a la colline, mais une maison grise, installée en Amazonie.
Pas effrayés pour un sou, les singes n'hésitent pas a nous sauter dessus, nous attraper par les mains, et si l'occasion se présente, farfouiller dans nos poches, et essayer d'ouvrir nos sacs.
C'est vraiment une expérience unique, qui change totalement du côté "zoo" auquel nous sommes plus habitués.
Le côté intéressant du lieu, c'est bien évidemment que l'on est en totale interaction avec les singes, qui sont en liberté.
Le site, tenu par un suisse, recueille les singes récupérés durant des contrôles de police (le trafic d'animaux est le troisième plus rentable en Equateur après la drogue et les armes), voire des "dons" de personnes ne sachant plus que faire de leurs singes.
Ils se chamaillent, jouent, font des pirouettes dans tous les sens, sont très calins aussi, bref, de vrais mômes!
On pourrait passer des heures dans ce lieu, et finalement, notre départ du "Paseo de los Monos" sera juste retardé par la sortie d'un intrus, animal au premier abord inoffensif (j'ai zappé le nom de la bestiole en question), mais qui en fait est un redoutable prédateur (le mâle adulte n'hésite pas à attaquer et tente généralement de mordre directement les veines, avec ses longues dents, souvent infectées par des bactéries paraît-il).
Tout le monde rentre donc en catastrophe dans la maison, les singes aussi -qui en profitent pour mettre le bazard...- en attendant un spécialiste animalier, pour renfermer la bestiole dans son enclos (à l'aide d'un morceau de viande), ouvert par... un singe.
L'expérience est vraiment unique, et mis à part nos vêtements qui sont ressortis plus sales que si l'on venait de faire la guerre (les singes ne prennent pas de gants quand il s'agit d'aller au contact !), croyez moi, vivre ce genre de moment est autrement plus enrichissant que lorsque des grilles nous séparent.
L'homme descend du singe, le singe descend du chien...