Sur la route Sexta depuis Encarnación, un endroit immanquable, le fameux et réputé "Hotel Tirol".
À défaut d'y loger, il n'est pas interdit d'y faire un tour, histoire de profiter des 20 hectares de forêt alentour, regroupant plusieurs centaines d'espèces d'oiseaux.
Sans compter les piscines, et la tranquilité du lieu, comme figé dans le temps.
Datant de 1952, l'endroit était à l'origine une plantation de tabac, avant de devenir, avec la construction de la première piscine, puis d'un bar, un club pour les belges du coin.
Puis un hôtel, à partir de 1958, porté par la popularité grandissante, et de plus en plus fréquenté par les communautés voisines.
Depuis cette époque, et jusqu'à aujourd'hui, ce sont toujours des propriétaires belges qui dirigent l'établissement.
Cependant, rien de bien étonnant quand on voit la quantité de colonies d'origines étrangères dans cette région du Paraguay.
S'il n'en reste plus que des ruines, on ne peut passer au Paraguay sans s'arrêter sur les anciens sites jésuites, principalement installés dans le sud du pays.
Au delà de l'intérêt architectural, c'est surtout l'histoire du Paraguay à ses débuts qui repose à travers ces monuments.
Santísima Trinidad del Paraná, fondée en 1706
Fondées au XVIIème et XVIIIème siècle, les missions jésuites prirent rapidement de l'importance.
En plus d'être situées sur un axe incontournable entre les mines (Bolivie/Pérou), et le port de sortie de ces richesses vers l'Europe (Buenos Aires), les réductions jésuites se développèrent également de part leur organisation.
Formant des sociétés de jésuites et d'indiens, et principalement articulées autour de la religion et du travail, les missions finirent par devenir pour ainsi dire un Etat dans l'Etat, à force de prospérer.
Si aujourd'hui encore le Paraguay est l'un des rare pays ayant deux langues officielles (castillan et guarani), il le doit certainement à cette forme de colonisation, qui aura au moins eu le mérite de mélanger la culture européenne et la culture guarani, sans chercher l'extinction des peuples indiens...
Tout le problème réside dans le développement de ce système. À être trop puissant, les jésuites ne se sont pas que fait des amis.
Si bien que le royaume d'Espagne expulsa les jésuites d'Amérique du Sud, courant XVIIIème siècle, et sonna la fin de la domination jésuite dans cette région d'Amérique du Sud.
Les formalités terminées à la frontière, c'est reparti pour un tour au Paraguay.
Quelques jours à Encarnación avant de mettre les voiles vers le nord, direction Asunción.
Le Paraná, avec Posadas en face, vu depuis le Paraguay
Plus de pesos argentins, il faut se réhabituer aux Guaranies que l'on compte plus en dizaines voire en centaines de milliers (1€ = 6300 Gs./)
Plus de Mate non plus, ici, c'est du Tereré que l'on sirote toute la journée.
En bref, bienvenue au Paraguay!
Quelques jours à Posadas, le temps de se reposer un peu, et de faire des amitiés sud-américaines et européennes.
Le temps aussi de laisser passer quelques orages d'été, ou encore d'observer le Paraguay, de l'autre côté du Paraná.
Puis vient le moment de franchir le pont.
Presque un an jour pour jour après avoir quitté le Paraguay pour la dernière fois, me voilà de nouveau sur le point de parcourir les routes de ce pays, au coeur de l'Amérique du Sud.
À un passage de frontière près...
Un pont bien évidemment interdit aux cyclistes.
Un douanier argentin obtu qui m'invite à retourner à Posadas si je ne trouve pas de solution pour passer le pont autrement qu'en vélo.
Alors s'il y a une solution, pourquoi s'inquéter? Et s'il n'y a pas de solution, pourquoi s'inquiéter?
Des argentins qui passent en camionnette, et me voilà enfin à bon port, côté paraguayen.