Au petit matin, après ma première nuit dans la Pampa, je m´aperçois que le pneu avant est crevé.
Me voilà bon pour vider toute une partie du vélo sur le bord de la route, pour changer la chambre à air.
Les réparations attirent un curieux
Une bonne heure pour effectuer l´opération, et je repars sur la route 154, délesté de quelques biscuits (le lièvre patagonique avait visiblement un petit creux). Je n´ai pas prévu de traverser la Pampa sans pause, loin de là. La principale étape se situe environ 150 kilomètres plus au nord et se nomme General Campos. Depuis mon passage au Pérou, j´ai gardé contact avec un argentin rencontré là-bas, et qui vit justement à General Campos, petit village situé pour ainsi dire à la limite de la province de la Pampa et de celle de Buenos Aires.
Mais pour commencer, il faut en terminer avec cette route 154...
Une quinzaine de kilomètres plus loin, le vélo commence á présenter un comportement étrange.
Je stoppe pour contrôler ce qui se passe. Nouvelle crevaison, à l´arrière cette fois-ci.
Je regonfle, histoire de continuer un peu la route. Á peine plus loin, c'est la roue avant qui commence aussi à présenter des signes inquiétants. Nouvel arrêt, et nouveau constat. La chambre à air toute neuve aura tenu environ 15 kilomètres avant de connaître ses premiers soucis.
Après l´explosion de mon pneu arrière du côté de Sierra Grande, et maintenant 3 crevaisons à mon actif en à peine quelques jours, je cumule tous les pépins qui m´avaient épargné depuis quelques milliers de kilomètres déjà. C´est finalement au moment où les soucis mécaniques ne semblaient plus franchement un problème quotidien qu´ils resurgissent. Je me trouve à ce moment à environ 70 kilomètres de la première ville, qui se trouve derrière moi qui plus est. En étudiant les cartes routières de la Pampa les jours précédents, j´avais tout de même repéré une estancia à environ 20 kilomètres de l'endroit où la mécanique a décidé de me trahir. Reste à savoir si les cartes routières sont fiables, et le cas échéant, si l'estancia est occupée! Sinon, l´auto-stop sera mon dernier recours. En attendant, je continue à pied.
Si en vélo on a le temps de profiter du paysage, à pied, on a en plus le temps de le détailler!
Pour tuer le temps, Mascotte prend le Maté
Je marche environ 15 kilomètres, jusqu´à apercevoir un bâtiment au loin. Il vaut mieux rire des problèmes, le seul risque, c´est de me retrouver sans réserves d'eau. Mais comme dirait l'autre:
S´il y a une solution, pourquoi s´inquiéter? S´il n´y a pas de solution, pourquoi s´inquiéter?
Je finis par arriver à hauteur de ce fameux bâtiment (environ 30 minutes plus tard...). Il s´agit d´un campement de la DNV, la Direction National des Routes.
Pour commencer, (re)prendre un maté, les réparations viendront après.
Comme redouté, les crevaisons à répétition sont provoquées par des "rosetas", présentes partout sur le bord des routes dans ce coin... Quand j'étais occupé à réparer la roue avant sur le bord de la route, le comique de la situation voulait que pendant ce temps, je m'auto-sabordais sans même le savoir, avec les deux roues dans l'herbe, au beau milieu des rosetas.
En réparant les chambres à air, je détecte encore 4 crevaisons...
Le temps n'étant pas franchement un problème, rien ne sert de courir.
Je reste pour la nuit au campement.
Le lendemain, je me retrouve face à un autre adversaire de poids, le vent.
Entre les "rosetas" et le vent de face, pas facile d'avancer.
En arrivant à une intersection, je me décide à quitter la route 154 pour tenter de rouler avec un vent un peu moins défavorable.
La route 28 est séduisante, avec ses avantages non négligeables: moins de problème concernant le vent, un tracé plus court pour rejoindre la route n°1 en direction de General Campos, très peu de circulation. Seul inconvénient, c'est une piste légèrement ensablée, et je n'ai pas la moindre idée de son état.
Pour finalement arriver à General San Martin, où je reste pour la nuit.