Le parcours en voiture terminé, le trek commence pour de bon.
Première mission, rejoindre le premier campement avant la nuit.
En partant de l'administration du parc, le chemin emprunté n'est autre qu'une grande plaine.
Le vent souffle, mais ce petit tronçon d'environ 8 km n'est qu'une mise en bouche avant le gros du parcours.
Une première nuit sous la tente, avec des souris curieuses et affamées qui s'attaquent à toute chose comestible à portée de patte.
Résultat, nos réserves de sucre, chocolat... ont été entamées par les gourmandes.
Autant se faire une raison, tout ce qui ne sera pas accroché en l'air servira de repas aux souris!
Le deuxième jour, la plaine continue encore un petit bout de temps.
Le froid et le vent ne nous empêchent pas d'avancer. Tout est question d'acclimatation.
Tandis qu'un cheval a visiblement fait une mauvaise rencontre quelque temps auparavant.
Le puma ne pardonne pas...
Puis commence la zone de montagnes, forêts et lacs.
Le parcours en W peut s'effectuer dans les deux sens.
Dans notre cas, nous avons décidé de commencer par la fin du parc (depuis l'administration au sud-ouest) pour finir au début (entrée au niveau de la laguna Amarga, à l'est) en nous fiant aux prévisions météo, afin de maximiser nos chances de voir les fameuses tours dans de bonnes conditions. Reste à savoir si le pari sera payant. Pour l'instant, étant donné la masse nuageuse qui recouvre le massif, nous ne perdons rien à commencer à "l'envers".
Une chose est sûre, même si les conditions ne sont pas optimales jusqu'au bout, pour compenser, nous devrions disposer du Parc quasiment pour nous seuls.
Le premier grand refuge / campement que nous trouvons sur notre chemin est le seul encore ouvert en cette période de l'année. Le tarif pour planter la tente ne nous pousse pas à y rester (environ 6 € par personne), d'autant qu'ailleurs, tout est gratuit (car fermé). Motivés, nous décidons donc de pousser jusqu'au refugio Grey, à quelques encablures du glacier du même nom, mais à plusieurs heures de là où nous nous trouvons. D'un bon pas, le refuge est atteint un peu avant la nuit.
La chance étant avec nous, une maison de guides est accessible. La porte a visiblement été laissée ouverte, c'est donc sans hésitation que nous investissons la baraque.
Le feu ne tarde pas à crépiter, histoire de réchauffer les lieux.
Avec une telle nuit au chaud, nous sommes parés pour repartir le lendemain.
Seulement le lendemain, les averses ont décidé de s'inviter. D'un commun accord, il est décidé que la prochaine nuit se passerait au même endroit. La manoeuvre nous fait "perdre" une journée, mais en contrepartie, nous avons tout le temps d'attendre une accalmie pour aller admirer le glacier de plus près.
Deux heures de marche pour parvenir au mirador du Glacier Grey, encore deux heures pour revenir au campement, ce petit bout de route valait la peine.
On a du mal à réaliser la grandeur du glacier, qui mesure environ 30 mètres de hauteur.
Le lieu est de toute beauté. Pas de fioritures, d'installations ou d'infrastructures superflues.
Ici, il y a la nature, rien que la nature.
En rentrant à "la maison", pas le temps de traîner. Il faut ramasser du bois pour la nuit.
En ce qui concerne l'eau, le lac voisin nous approvisionne parfaitement. Assez remuante, l'eau n'est pas facile d'accès avec toutes ces vagues. Peu importe, nous récupérons des blocs de glace posés sur la plage qu'il faut ensuite faire fondre.
Toute la nourriture est accrochée au plafond. Nous avons pour colocataires quelques souris qui se feraient un plaisir de manger nos réserves. Mis à part courir dans tous les sens durant la nuit, elles rentrent bredouilles de leur chasse nocturne.
La frustration selon les souris: la nourriture si proche, mais pourtant tellement inaccessible...